C’est une bien étrange aventure qui m’est arrivé récemment que je vais vous conter ici. Je suis écrivain amateur, depuis toujours, de toute sorte de fictions horrifiques, d’humour (très) noir, de poésies du pire et autres atrocités. En résumé, tout ce que je vis, je vois, je ressens, j’imagine, je le passe à la moulinette de mes créations et en fait des histoires que je publie sur mon blog improbable : celui où vous êtes présentement ! Des maux aux mots, il n’y a qu’un pas, parfois sanglant, que je franchis allègrement ! Il y a environ 2 ans, il s’est passé quelque chose dans mon processus créatif : j’ai (enfin) trouvé ma clé ! Cette fameuse clé qui ouvre la porte d’entrée de votre propre imaginaire. Cette clé, c’était le « Je ». Et je me suis mis, sans vraiment m’en rendre compte au début, à écrire mes petites histoires d’un point de vue interne. En gros, cela veut dire que je suis passé de raconter, ces donc, petites histoires, d’un point de vue externe « Il », à un point de vue interne « Je » ! Pour un exemple, imaginons un personnage qui marche, et bien sans trop que je ne sache pourquoi, je suis passé de « Il marche », à « Je marche ! ». Ç’a réellement tout changé ! Sauf que je ne savais pas encore que ça changerait autant, et que ça irait aussi loin !
1ᵉʳ juillet 2021
Jour de publication de mes dernières bafouilles sur mon blog improbable ! C’est toujours un peu excitant ! Je passe du temps à travailler mes « créations », c’est très immersif, surtout avec ce « Je », et si je considère que l’écriture est forcément une aventure solitaire, la lecture, elle, c’est tout le contraire ! Ce qui fait la lecture, c’est tout aussi forcément le partage. Quand on décide de publier ce que l’on écrit, c’est pour être lu ! J’allais l’être. Par un « lecteur » assez particulier. Ç’a commencé par un e-mail abstrus, qui m’a réellement surpris, car je l’ai reçu seulement quelques minutes après les publications :
« Comment vous savez ? »
Sur le moment, j’ai pensé à une question dans le sens de la connaissance. Je vérifiai la provenance de l’e-mail : je@neutronmail.com. Je ne vous cacherais pas que ça commençait à me plaire, sans savoir que bien sûr, ça n’allait pas durer longtemps. Vu la teneur de certaines de mes publications, il ne fait aucun doute que ça peut attirer des esprits un peu… Déviants ! Je me disais donc que probablement qu’un esprit taquin, et donc déviant, voulait jouer avec moi ! Je décidai donc de répondre à cet e-mail immédiatement, sur le sens édicté plus haut, dans le sens « savoir » intellectuel :
« Je fais des recherches, je tire un fil sur une idée, une inspiration, et je fais des recherches sur tels et tels sujets. »
Il ne fallut que quelques minutes pour que je reçoive une réponse :
« Ne faites pas semblant de ne pas comprendre. Comment vous savez ce que je fais ? »
Surprenant ! Un e-mail est un e-mail, il n’y pas d’émotions particulières dans une phrase numérique sur un écran. En-tout cas pas syntaxique, mais sémantiquement, papyrus, papier, écran… Le sens est le même, et quelque chose s’est allumé en moi quand j’ai lu cet e-mail. Une sorte d’instinct, une clairvoyance… On appellera ça comme on veut, mais ce que je savais, que je ressentais, c’est que cet e-maileur anonyme ne plaisantait pas, je n’en avais absolument aucun doutes. Je n’en avais tellement pas que cela s’est transformé en peur. En vraie peur. En terreur. Profonde. Une sensation très malaisante. Moi, j’écris des fictions, ce n’est que de l’imagination, je mets en scène littéraire un personnage qui raconte sa propre histoire, je suis en quelque sorte son scribe, j’écris ce que lui me raconte ! Et c’est un personnage fictif qui me raconte des histoires fictives. Mais là, je ressentais quelque chose qui me terrifiait. Mentalement, mais aussi physiquement. Une présence plus que littéraire. Une présence plus qu’imaginative. Je ressentais quelque chose de… Réel ! Je n’écrirais pas que je ne savais pas quoi répondre, car je savais ce que je devais lui demander, mais la réponse à venir m’épouvantait. Et cette réponse, j’avais beau me forcer à me tenir dans un déni, je la savais déjà. Mettez-vous à ma place aussi : moi, j’imagine des histoires, parfois fort tordues, j’avoue, mais bon sang, ce n’est que des histoires, des fictions, de l’imagination, pas des fantasmes, et encore moins des envies de rendre ça réel. Je peux vous décrire à la virgule près les faits les plus atroces que vous n’ayez jamais imaginés, mais tout ça, c’est faux !!! Ça n’existe pas ! Je tourne presque de l’œil pour une simple épine dans le doigt, alors imaginer que ce que j’écris deviennent réel, ça me donne presque des nausées !!! Mais, voilà, il venait de se passer quelque chose que je n’avais pas prévu quand je suis passé à ce « Je » : ce « Je » était bel et bien une partie de moi, plus que ce que j’aurais imaginé, et même que ce que j’aurais voulu. J’avais plongé dans l’abîme labyrinthique de ma propre psyché que je ne soupçonnais pas de contenir tout ça. Cela avait gravi les escaliers de mon inconscient, et ça venait de passer la porte de ma conscience : je savais qui c’était, et ce qu’il faisait, car c’est moi qui avais créé tout ça.
« – Tu es Je ?
– Oui je suis Je.
– Comment tout ça va finir ? »
Nous nous sommes envoyé cette question mutuellement. Aucun n’a répondu jusqu’à aujourd’hui.
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