Le pavillon des agités

- Jacques, 47 ans, a abattu sa femme et ses deux filles de 8 ans et 11 ans.

Jacques se réveille une nuit, charge un revolver Beretta 7.65 et tire une balle dans la tête de sa femme et de ses deux filles. Il se lève, descend dans son bureau, charge son arme, remonte et abat d’abord sa femme d’une balle dans la tête, puis ses deux filles dans leur chambre, également d’une balle dans la tête chacune. Il appelle ensuite la Police pour leur dévoiler ce qu’il vient de faire, et les attend assis calmement sur le canapé.

Nous n’avons pas découvert de, et il ne nous dit pas avoir eu de, signes précurseurs.

- Cindy, 19 ans, a égorgé sa sœur et l’a décapitée.

Cindy, un matin de septembre, égorge sa sœur avec un couteau à beurre et sépare sa tête de son corps. Elle pose la tête au milieu de la table de la cuisine et réinstalle le corps décapité sur une chaise. Ses parents la trouvent assise à côté du corps de sa sœur, en train de boire un verre de son sang, et qui demande à la tête tranchée devant elle pourquoi elle ne répond pas ? Elle se laisse arrêter par la Police sans résistances.

Nous n’avons pas découvert de, et elle ne nous dit pas avoir eu de, signes précurseurs.

- Kevin, 13 ans, a étranglé et violé une élève de son lycée.

Kevin étrangle une camarade de lycée dans les toilettes du lycée. Pas ciblée en particulier. Il la voit passer dans le couloir, demande à aller aux toilettes, la suit, la pousse dans des toilettes fermées, lui détruit le visage sur la cuvette des toilettes et l’étrangle avec sa ceinture par-derrière. Assez fort pour lui briser le cou avant de la violer morte. Il attend calmement la Police assis sur un banc dans la cour de récréation.

Nous n’avons pas découvert, et il ne nous dit pas avoir eu, de signes précurseurs.

- Lorelei, 31 ans, a piégé un escalator et a blessé et tué 4 personnes.

Lorelei est obsédée par la foule. Il ne s’agit pas d’un syndrome d’agoraphobie classique. Elle ne cherche pas à éviter la foule, elle veut la détruire. Elle place une bombe au gaz en haut d’un escalator dans un centre-commercial, puis appuie sur une détente à distance. Deux personnes sont tuées, broyées par le mécanisme, avalées par le trou qui s’était formé en haut des escaliers, un petit garçon de 11 ans a les 2 jambes sectionnées et un bébé un bras arraché. Elle ne se cache pas. Elle regarde ces gens se faire broyer par le mécanisme roulant et attend calmement la Police, debout en haut des escaliers.

Nous n’avons pas découvert, et elle ne nous dit pas avoir eu, de signes précurseurs.

- Mickey, environ 25 ans (surnom, identité réelle totalement inconnue !), a violé et tué une femme et sa fille à la hache, dans leur maison.

Mickey est son surnom parce que… On n’en sait rien. Nous ne savons ni qui il est, ni d’où il vient. Aucun fichage ADN ou papillaires. Il est arrêté dans une maison où il vient de violer et tuer à la hache une femme et sa fille de 14 ans. Il n’a aucune explication ni à son geste, ni à son amnésie, qui ne semble pas feinte. Il se souvient simplement être passé devant cette maison, être entré par la porte sans taper, ni sonner, avoir frappé la femme avec ses poings, puis sa fille de 14 ans à la tête avec sa hache avant de la violer, puis il a violé la mère et lui a explosé l’abdomen avec la hache. Il se souvient des crimes, de rien d’autre.

Nous n’avons pas découvert, et il ne nous dit pas avoir eu, de signes précurseurs.

- Emma, 15 ans, à noyé deux petites filles de 3 et 4 ans dans une rivière.

Emma est allongée sur une serviette, seule, au calme, une après-midi d’été ensoleillée, au bord d’une rivière. Elles les entends se chamailler en riant. Elles sont deux. Seules. Elle se lève, sourit et leurs proposent de se baigner. Une fois dans l’eau, elle les tirent chacune par un pied sous l’eau et les noient. Elle les retient sous l’eau. Elle continue à se baigner avec les deux corps à côté. Un adulte apparaît sur le bord de la rivière « – Ingrid ? Maeva ? ». Il crie, d’autres adultes arrivent, sortent les corps. Trop tard. Emma est debout devant eux « – Oui, c’est moi, je les ai noyées ». Et elle attend tranquillement la Police. Elles ne les connaissaient pas, « a juste eu envie de les noyer. » et l’a fait.

Nous n’avons pas découvert, et elle ne nous dit pas avoir eu, de signes précurseurs.

Le point commun entre ces 6 personnes est la soudaineté de leurs gestes. Ni signes avant-coureurs, ni pathologies neurologiques, ni raisons. Juste une pulsion soudaine et immédiate. Aucun n’a de remords. Ils ont considéré leurs victimes comme des menaces et ont éliminés ces menaces. Ils sont extrêmement dangereux, il n’y aucun affect, ils ont basculé, et recommenceront dès qu’ils ressentiront une menace. Là où tout ceci devient très particulier, c’est que ces six là forment une sorte de groupe ultra-solidaire. Ils sont très agressifs avec les autres patients. Hormis entre eux-mêmes, ils considèrent toute autre personne comme une menace à éliminer, ils font tout, et feront tout pour ne pas être séparés. Pour l’incidence dans le futur, ils n’y avaient aucun risque tant que nous pouvions les surveiller. Nous ne le pouvons plus. Ils se sont évadés tous les 6 ensembles la nuit dernière. Poison d’avril…

FIN